Marche verte : 40 ans après, le Maroc et le Polisario font du surplace

Il y a quarante ans, 350 000 Marocains, appuyés par des milliers de soldats, entamaient leur Marche verte sur le Sahara espagnol. Le roi Hassan II entendait ainsi marquer sa revendication sur un territoire qu’il considère sien. Les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, en revendiquent également la possession. Un conflit qui s’éternise depuis des décennies.

   Au Maroc, la Marche verte fait partie intégrante de la geste nationale. Cette déferlante verte a marqué les esprits : 350 000 marcheurs, le Coran brandi d’une main et le drapeau national ou le portrait du roi dans l’autre, franchissent la frontière du Sahara espagnol, tout au sud du pays, entourés de 20 000 soldats. Ces patriotes répondaient alors à l’appel de leur souverain, Hassan II, qui voulait annexer des terres qui appartenaient jusque-là à l’Espagne.  

Champ libre

 

Alors que, dès 1974, Madrid a exprimé sa volonté qu’un référendum d’autodétermination ait lieu dans sa colonie, Rabat prend tout le monde de vitesse avec sa Marche verte. La décision, le 16 octobre 1975, de la Cour internationale de justice qui se prononce en faveur de l’autodétermination des Sahraouis galvanise les Marocains.

 

Tout en réaffirmant son attachement à ce que l’opinion s’exprime, l’Espagne signe un traité en novembre 1975 qui accorde un contrôle administratif du Sahara occidental pour les deux tiers nord au Maroc et un tiers sud à la Mauritanie laquelle renoncera à sa partie en 1979.

 

  Le retrait de l’Espagne en 1976, puis celui de la Mauritanie trois ans plus tard laissent le champ libre au Maroc qui poursuit son annexion. Mais c’est sans compter avec les indépendantistes du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro), un mouvement créé en 1973 et basé à Tindouf en Algérie qui prend les armes contre l’occupant marocain. Le mouvement va proclamer la République arabe sahraouie démocratique (RASD) le 27 février 1976.

 

Aucune sortie de crise 
 

Le secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz lors du 35e anniversaire de la proclamation d'indépendance du Sahara occidental, le 27 février 2011. © AFP PHOTO / DOMINIQUE FAGET

 

Les combats chassent des milliers de Sahraouis vers des camps de réfugiés installés en Algérie dans la région de Tindouf. Près de quatre décennies plus tard, environ 90 000 personnes vivent toujours dans ces camps, cernés de caillasses et de sable. Des hommes, des femmes et des enfants totalement dépendants de l’aide du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).

 

En quarante ans, le royaume chérifien n’est pas parvenu à se débarrasser de son ennemi des « sables ». Malgré une force de frappe supérieure et la construction successive de murs pour contenir son ennemi faute de l’éradiquer, le Polisario campe sur ses positions indépendantistes. Malgré la signature d’un cessez-le-feu en 1991, aucune sortie de crise ne se profile pour enfin clore un des derniers dossiers de la décolonisation restés ouverts aux Nations unies.

 

Normalement, le cessez-le-feu de 1991 doit déboucher sur un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. La Minurso, mission des Nations unies, est chargée de son organisation, mais son objectif se heurte à la constitution et à l’approbation des listes électorales par les deux parties.

 

Autonomie contre indépendance

 

Malgré la nomination d’émissaires de l’ONU de haut rang, James Baker puis Christopher Ross, et l’élaboration de plans à plusieurs étages, rien ne bouge. Les Marocains misent sur l’autonomie espérant ainsi contourner les exigences d’indépendance des Sahraouis du Polisario, sans aucun résultat.

 

Rien ne se dessine qui augure d’une sortie dans un sens ou dans un autre. Les diplomates font du surplace et ce douloureux statu quo fait dire à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU que la situation au Sahara occidental « est en train de devenir de plus en plus alarmante ». Il a d’ailleurs appelé, le 4 novembre, à des négociations « dans les mois à venir » entre les protagonistes du conflit soulignant que l’émissaire onusien Christopher Ross, intensifiait ses efforts en ce sens.

 

Ce 6 novembre, le roi Mohamed VI va se rendre dans les « provinces du Sud » portant ainsi ce qui est une cause sacrée entre toutes dans le royaume. Ban Ki-moon, qui voudrait bien voir se débloquer ce dossier usant avant la fin de son mandat en décembre 2016, devrait lui aussi se rendre au Sahara occidental dans les prochains mois. 

 

Sahara occidental : l'interminable guerre froide Par Charlotte Bozonnet Le Monde.fr Le 08.05.2015 

Le désert du Sahara serait né il y a 7 à 11 millions d'années

 photo DromaCity
photo DromaCity

Le magazine notre.planete.info nous livre une étude réalisée par une équipe de chercheurs franco-norvégienne qui s'est appuyée sur une série de simulation numérique du climat couvrant les 30 derniers millions d'années pour déterminer le début de l'aridification de cette région du globe.

 

Retrouvez cet article dans sa globalité sur  :

 

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_4094_age-desert-Sahara.php

 

 

COURRIER INTERNATIONAL DU 16 JUIN 2014

MALI – De l’autre côté de la guerre

 

L’Algérien Ferhat Bouda s’est intéressé à la condition des Berbères du Sahara bien avant le conflit malien. Depuis 2012, c’est aux côtés des rebelles du MNLA qu’il photographie le quotidien de certaines communautés touarègues.
 
photo Ferah Bouda/ agence VU
photo Ferah Bouda/ agence VU

AVRIL 2014 : la Mauritanie persévère et continue le déminage des zones polluées.

L’information a été donnée à la faveur de la commémoration du 4 Avril journée internationale de la sensibilisation contre le danger des mines. 

C’est le 8 décembre 2005 que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 4 avril comme Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines. Cette journée est ainsi l’occasion d’attirer l’attention sur les besoins des victimes des mines et des restes explosifs de guerre.  Aussi les États Membres, la société civile et l’ONU doivent-ils s’employer à créer les conditions législatives, sociales et économiques permettant aux survivants de jouir de leurs droits et de jouer un rôle productif au sein de la société.  Les États Membres sont également encouragés à ratifier tous les instruments relatifs au désarmement, au droit humanitaire et aux droits de l’homme qui concernent les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre et les personnes ayant survécu aux effets dévastateurs de ces engins. Pour sa part la Mauritanie a mis en place depuis 2006 un Programme National de Déminage Humanitaire pour le Développement (PNDHD). Ce programme est rattaché au ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire. Il avait pour objectif d'éliminer, à l'horizon 2011, l'ensemble des mines antipersonnel et engins de guerre non explosés (UXO) : Unexploded Ordonance) sur le territoire mauritanien. Et ce conformément aux engagements de laMauritanie La Mauritanie sera libre de mines antipersonnel à l’horizon 2016. C’est ce qu’a soutenu le responsable avec la convention d'Ottawa ratifiée en 2000. Comme institution gouvernementale dirigé par un coordinateur et comprenant un service des opérations, un service d’éducation contre le danger des mines et assistance aux victimes et un service de ressources humaines, le PNDHD jouit d'une autonomie administrative etson personnel est composé de militaires spécialistes du déminage et d'un personnel d'appui civil.  Sa mission est mettre en ouvre la convention d'Ottawa dans toutes ses composantes. Autrement dit le déminage et la dépollution, la sensibilisation des populations cibles, l'assistance aux victimes et le plaidoyer.  A la faveur de la commémoration du 04 Avril, le PNDHD a rappelé les activités qui ont marqué son déroulement ; à savoir le déminage, la dépollution et le nettoyage de toutes les zones connues ou suspectées de présence des mines terrestres dans les wilayas de l’Adrar, du Tiris Zemour et la commune de Tmeimichatt.  Selon le PNDHD, ces opérations ont permis le déminage d’une superficie de 102 Kilomètres carrés, la destruction de 8688 mines antipersonnel, 588 mines antichars ,6712 restes explosifs de guerre. Et selon le coordinateur du Programme, les opérations sont en cours dans le reste de la wilaya de Daklet Nouadhibou.  « Grace aux campagnes de sensibilisations contre le danger des mines menées en collaboration avec les ONGs nationales, le taux d’accident de mines annuel a atteint Zéro victime depuis 2 ans, au lieu d’une moyenne de douze victimes les années passées », a souligné le Cl Alioune Ould Mohamed El Hacen, coordinateur dur PNDHD.  Le PNDHD rappelle également, côté bilan, que 75 survivants d’accidents de mines ont bénéficié de projet AGR et d’une prise en charge médical. La pertinence d’un Programme de déminage en Mauritanie se trouve dans le fait que le conflit du Sahara occidental a eu un impact socio-économique considérable sur les trois régions du Nord de notre pays (Daklet Nouadhibou, Tiris Zemour et Adrar).  Des centaines de milliers de mines terrestres ont été utilisées dans ce conflit. Ce qui a causé la mort des centaines voire des milliers de Mauritaniens dans les régions qui constituent un pole de développement incontestable pour notre pays. Et dès la Fin du conflit en 1979, l’armée Nationale a commencé les opérations de déminage et de dépollution pour minimiser ce risque après les accidents mortels répétitifs. C’est en 2006, que la Mauritanie a mis a mis en place un Programme National de déminage Humanitaire pour le Développement (PNDHD) pour éradiquer complètement ce fléau qui menace la sécurité et le développement dans ces régions. Ce programme a mis en place une Stratégie Nationale de lutte anti-mines partagée avec l’ensemble des intervenants et qui comprend une vision et des objectifs stratégiques à atteindre d’ici 2016. K-T. D (Le Quotidien de Nouakchott)